Pensées
"L’art est la quête de la Beauté et la Beauté est éternelle. Le Beau, le Bon, le Vrai résonnent en nous, serait-ce que les éléments de cette trinité soient indissociablement liés... divinement?
Il y a entre tous ces êtres et toutes ces œuvres une parenté indicible, toutes époques confondues. Au-delà d’une beauté formelle, plastique peut-être discutable, il s’en dégage une qualité de présence. Notre cœur est touché, une paix nous envahit, nous nous sentons bien.
En contemplant ces «œuvres d’éternité», le mental s’arrête, foudroyé.
Nous sommes face à nous-mêmes... sobrement présents dans l’instant."
Martine Keller, "Itinéraires de nulle part - voyages de vie et d'éveil".
«Comme le dit Spinoza dans son Ethique, il y a dans l’essence même de la vie et de l’être une joie profonde. La joie est là et il nous faut apprendre à la voir, à l’accueillir, à la laisser émerger. (...). C’est parce qu’aura goûté à cette joie, ne serait-ce que de manière fugace, que l’on s’engagera véritablement dans la quête du vrai, du bien, du beau. Et c’est parce qu’on y goûtera de plus en plus, que cette quête de sagesse ne cessera de grandir. De la même manière que c’est parce qu’on a goûté à l’amour que l’on apprendra à aimer, c’est parce qu’on a goûté à la béatitude que l’on souhaitera progresser dans la vertu. C’est la joie qui mène au renoncement et non l’inverse». p170, Frédéric Lenoir, Petit traité de vie intérieure, Plon (Pocket), 2010
«Le besoin de travailler, c’est-à-dire d’avoir une action sur le monde, revêt de multiples formes dont l’aboutissement ultime est, à mon avis, la créativité au sens artistique du terme. Le créateur ou l’artiste ne se contente pas de produire un objet utile, mais il investit cet objet de sa subjectivité, de son ressenti personnel : il va incarner dans son oeuvre son idea c’est-à-dire le projet, la vision qu’il porte en lui et dans laquelle d’autres vont se retrouver, car la création artistique, acte gratuit, sans «utilité» réelle, est une activité symbolique qui s’adresse au plus profond de l’être. D’ailleurs, pour la qualifier, nous utilisons le langage du coeur et de l’âme : face à une oeuvre d’art, nous nous déclarons «émus», «touchés», «bouleversés». Ce n’est pas l’usage que nous pouvons en faire qui nous interpelle mais sa dimension esthétique et symbolique gratuite. Nous sommes tous des créateurs. Nous avons au plus profond de nous, une dimension artistique que nous laissons s’exprimer - ou, au contraire, que nous inhibons, souvent par crainte du jugement des autres, de ce que ce regard dont nous redoutons qu’il ne porte pas seulement sur notre oeuvre, mais aussi sur notre être profond, sur l’esprit et l’essence qui nous sont propres et qui s’expriment à travers cet oeuvre.»,
p 40, Frédéric Lenoir, Petit traité de vie intérieure, Plon (Pocket), 2010